l'actualité
Envie de découvrir les massages ayurvédiques ? Ou de profiter de faire un soin énergétique ? La Piscine de Thônex vous propose un instant de bien-être avec différents massages et soins ! Pour en savoir plus, une journée porte ouverte est organisée ce samedi 7 décembre de 10h à 13h et de 14h à […]
Des enfants dans le Foron
Alors qu’il prend son service en ce soir de printemps 1944, l’appointé douanier Charles Dornier entend d’étranges bruits près de l’ancien poste frontière de Vernaz. Il s’approche et, avec un collègue, constate qu’une jeune fille, accrochée à une branche et dans l’eau du Foron jusqu’à la taille, prend des enfants dans les bras, les hisse et leur fait traverser la rivière.
C’est en avril 1944 que la résistance juive, notamment l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants) et le MJS (Mouvement de la Jeunesse Sioniste), choisit le site de Fossard pour passer des enfants en Suisse. Ce soir-là, Charles Dornier en découvre vingt-et-un, vingt-et-un jeunes enfants, tremblants et mouillés jusqu’aux os. Il interpelle un groupe de soldats qui rentre dans son cantonnement… « on ne peut pas laisser ces enfants comme ça. Appelez votre Chef de poste ». Il téléphone à la Croix Rouge qui refuse de se déplacer avant le lendemain matin.
Les hommes transportent les enfants dans le cantonnement de la cure de Thônex, les sèchent et sèchent leurs vêtements, les enroulent dans leurs couvertures. Réveillé, le cuisinier prépare un repas chaud. Tous passeront la nuit à l’abri dans les couchettes délaissées par des soldats.
Charles Dornier et le sergent du poste frisent le Tribunal militaire, accusés par le capitaine qui coiffe ces soldats d’avoir fait entrer des réfugiés dans un cantonnement militaire en temps de guerre. « Est-ce qu’on pouvait considérer ces enfants âgés de 5 à 8 ans comme des réfugiés qui portaient danger à notre armée ? Humainement est-ce qu’on pouvait laisser ces enfants trempés sans leur donner quelque chose de chaud ? ».
Les directives fédérales par rapport aux réfugiés civils se sont assouplies début 1944, moins de sévérité est exigée des gardes-frontière. Toutefois le Foron étant entièrement en territoire français, les soldats ne peuvent descendre à la rivière, mais seulement aider les fugitifs lorsque ces derniers sont sur le sol suisse.
Texte: Claire Luchetta